La myopie est le défaut visuel qui empêche de voir net de loin. Cependant la vision de près d’un myope est nette. L’œil myope est un œil trop long : les images sont projetées en avant de la rétine ce qui provoque la vision floue de loin.
La prévalence de la myopie dans le monde était en 2010 de près de 30%, elle pourrait atteindre les 50% d’ici 2050.
Ce trouble réfractif apparaît habituellement dans l’enfance vers 6 à 8 ans et évolue jusqu’à l’âge adulte. Plus elle commence tôt, plus elle peut être évolutive et importante.
La myopie habituellement rencontrée n’est pas une maladie, mais elle augmente les risques de maladie (cataracte, glaucome…) et de souffrance de la rétine (particulièrement les myopies de – 6D et plus).
La fréquence de la myopie n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies, notamment chez les enfants et les adolescents, probablement en raison des changements de mode de vie. Elle atteint des taux records en Asie : (92% à Taiwan par exemple) où l’on en parle en terme d’épidémie.

A ce jour, la pathogénie n’est pas clairement comprise et de nombreux travaux scientifiques sont actuellement en cours. Des facteurs génétiques et environnementaux sont mis en cause, notamment la réduction du temps passé pour des activités extérieures et la majoration des activités en vision de près à la lumière artificielle.
Prises en charge :
Pour tous, en prévention (avant l’apparition de la myopie, et ce, d’autant plus si les parents sont myopes) ou une fois la myopie apparue :
– Les activités à l’extérieur à la lumière du jour plusieurs heures par jour.
– Réduire les activités prolongées en vision de près.
– Eloigner les écrans (tablettes, téléphones, ordinateurs…) à plus de 35 cm des yeux.
– Eviter la lecture avec une lumière artificielle faible.
Si une myopie évolutive est diagnostiquée, peuvent être proposés seuls ou en association :
– une correction optique adéquate.
– des verres refocalisant, HOYA Miyosmart ou ESSILOR Stellest
– des lentilles de nuit ou orthokératologie : il s’agit de lentilles rigides portées toutes les nuits qui permettent une correction de la myopie par remodelage de la cornée. Cela permet de s’affranchir du port d’une correction optique la journée.
– des lentilles de jour de freination myopique MiSight® : en particulier lorsque l’orthokératologie n’est pas possible ou tolérée. Ce sont des lentilles « techniques » qui sont portées la journée.
– Un collyre à base d’Atropine. Les effets indésirables constatés sont mineurs : une dilatation très modérée de la pupille inférieure à 1 mm et une légère perte d’accommodation compensée par le port de lunettes et/ou de lentilles.
Ces traitements ont pour but de freiner l’évolution de la myopie et non de la faire disparaître. Ils devront généralement être poursuivis pendant plusieurs mois, voire années sans interruption sous peine de voir la myopie ré augmenter.
Une surveillance régulière chez l’ophtalmologiste est nécessaire généralement 1 à 2 fois par an. Elle sera déterminée au cas par cas.
Le Docteur SEIFEDDINE est spécialisé en ophtalmologie pédiatrique.